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Daniel Mengara  / Politique
Brice Clotaire Oligui Nguema (BCON), l’illusion de la prospérité : quand l’argent du peuple alimente la corruption et la misère
Publié le : 8 avril 2025 à 17h32min | Mis à jour : il y a 2 jours

"Donc, à chaque fois que vous dites « BCON, C’BON », vous dites aussi, avec des délectations de femmes amoureuses, « les coupures d’électricité de BCON, C’BON, les pénuries d’eau de BCON, c’est du BON BCON »" Daniel Mengara . Photo: Droits réservés/Gabon Intelligent

"Donc, à chaque fois que vous dites « BCON, C’BON », vous dites aussi, avec des délectations de femmes amoureuses, « les coupures d’électricité de BCON, C’BON, les pénuries d’eau de BCON, c’est du BON BCON » " Daniel Mengara


L’argent injecté dans ce système électoraliste ne tombe pas du ciel. Il provient directement des ressources publiques, notamment de l’électricité et de l’eau, qui manquent cruellement dans les foyers de ceux qui, par naïveté ou complaisance, soutiennent les candidats comme Brice Clotaire Oligui Nguema (BCON). Ces citoyens, souvent réduits à un rôle passif, se retrouvent à consommer non seulement les produits de la corruption dans des meetings ou des bars électoraux, mais aussi à souffrir des coupures d’électricité et des pénuries d’eau qui s’aggravent chaque jour.

En se précipitant vers les distributions de nourriture avariée et en brandissant leur verre dans des rassemblements politiques, ces « mangeailleurs » et « morpions » ignorent ou feignent d’ignorer que leur soutien permet à des dirigeants comme BCON de maintenir leur emprise sur les ressources du pays.

Les complices involontaires : Les citoyens pris au piège

À chaque fois qu’un citoyen scande « BCON, C’BON », il ne se contente pas de célébrer un homme ou une idéologie. Par ce geste, il consacre la misère qu’il vit au quotidien : les coupures d’électricité et d’eau, les conditions de vie qui se dégradent, et le système qui perpétue ce cycle infernal. À chaque « C’BON » prononcé, c’est un peu plus de souffrance qu’il avalise. Car ces mêmes pénuries sont la source de cette aliénation, qui, loin d’être une aberration, devient un outil de contrôle et de manipulation.

Il est essentiel de comprendre que chaque soutien à BCON nourrit ce cercle vicieux. En d’autres termes, la soumission des citoyens aux promesses électorales vaines devient la condition même de leur asphyxie progressive. L’élite politique a bien compris ce mécanisme. BCON sait qu’il peut compter sur l’ignorance et la complaisance de ses partisans pour renforcer son pouvoir. Ces derniers semblent prêts à accepter les privations, tant qu’ils peuvent goûter à des plaisirs éphémères, comme un morceau de viande avariée ou un verre de bière dans une réunion politique.

Une stratégie à long terme : Les coupures comme moteur de pouvoir

Les manœuvres de BCON ne sont pas simplement une question de calcul électoral à court terme. Elles s’inscrivent dans une vision à long terme. Plus les privations augmentent, plus le contrôle politique de BCON devient fort. En misant sur l’épuisement des ressources publiques, il assure non seulement sa réélection, mais pérennise également sa domination, au détriment du bien-être collectif.

La logique de BCON est claire : les pénuries d’eau et d’électricité doivent durer. Et pourquoi pas pendant 14 ans, voire plus, si la Constitution est révisée en 2039 pour garantir une gouvernance continue, fondée sur les bases fragiles de la corruption et du contrôle de la misère. Cette stratégie d’"emprisonnement" économique et social garantit que l’homme de pouvoir peut s’assurer des soutiens indéfectibles, même dans les pires conditions de vie.

Une farandole tragique : La soumission volontaire

Les citoyens, pris dans cette toile d’araignée, semblent incapables de se libérer de l’emprise de BCON. Au lieu de se révolter contre l’injustice qui leur est infligée, ils dansent littéralement au rythme de cette soumission. « Nous les BCONnés d’Angondjé, on y danse, on y danse… », chantent-ils, inconscients que chaque note, chaque mouvement les enfonce davantage dans cette spirale de pauvreté et de dépendance. Cette danse macabre devient un symbole de leur résignation à un système qui les exploite sans vergogne.

Dans cette farandole d’ignorance, les citoyens n’ont plus de voix pour dénoncer l’oppression. Ils célèbrent, sans le savoir, leur propre déchéance. Ce qui était une forme de résistance pourrait se transformer en une complicité passive, une soumission durable.

L’Avenir n’est pas scellé, mais il demande une prise de conscience

Le chemin de la révolte est difficile, mais il n’est pas impossible. La situation actuelle exige une prise de conscience collective. Les citoyens doivent réaliser que leur avenir ne doit pas être dicté par des dirigeants qui ne cherchent qu’à les maintenir dans un état de soumission. Il est plus que jamais nécessaire de remettre en question le système en place, de dénoncer les manœuvres de manipulation et d’exiger des solutions durables pour les problèmes de fond, tels que l’accès à l’électricité, à l’eau et à une gouvernance honnête.

La vérité est simple : la politique de BCON ne fait qu’accentuer la souffrance collective pour mieux s’y maintenir. Mais tant que la population continuera de soutenir cette politique de destruction, la chance de voir un changement véritable s’éloignera.

Le temps est venu de briser le silence, de remettre en cause ce statu quo et de bâtir ensemble un avenir qui ne soit plus dicté par la peur, la manipulation et la corruption.