Les Galwa sont classés au Gabon dans la communauté culturelle des Ngwé-Myèné, composée également des Mpongwè, des Ajumba, des Nkomi, des Oroungou et des Enenga. Cependant, après leur habitat originel aux côtés du peuple souche des Okandè, ils émigrèrent vers leur territoire actuel situé dans la ville de Lambaréné et sa région. Ils traversèrent respectivement les territoires des Gisir, des Akèlè et des Adjumba (Gabon). Ces migrations successives, ponctués d’appropriations et d’expropriations, voire de conflits, ont caractérisé les différentes strates de l’histoire de l’identité et des occupations territoriales galwa. . Photo: Droits réservés/Gabon Intelligent
Les Galwa sont classés au Gabon dans la communauté culturelle des Ngwé-Myèné, composée également des Mpongwè, des Ajumba, des Nkomi, des Oroungou et des Enenga. Cependant, après leur habitat originel aux côtés du peuple souche des Okandè, ils émigrèrent vers leur territoire actuel situé dans la ville de Lambaréné et sa région. Ils traversèrent respectivement les territoires des Gisir, des Akèlè et des Adjumba (Gabon). Ces migrations successives, ponctués d’appropriations et d’expropriations, voire de conflits, (...)
Les Galwa sont classés au Gabon dans la communauté culturelle des Ngwé-Myèné, composée également des Mpongwè, des Ajumba, des Nkomi, des Oroungou et des Enenga. Cependant, après leur habitat originel aux côtés du peuple souche des Okandè, ils émigrèrent vers leur territoire actuel situé dans la ville de Lambaréné et sa région. Ils traversèrent respectivement les territoires des Gisir, des Akèlè et des Adjumba (Gabon). Ces migrations successives, ponctués d’appropriations et d’expropriations, voire de conflits, ont caractérisé les différentes strates de l’histoire de l’identité et des occupations territoriales galwa.
Introduction :
Cet article a pour objet de relater et d’analyser l’histoire du rapport identité et territoire chez les Galwa, communauté culturelle du Gabon, aujourd’hui localisée dans la région de la ville de Lambaréné, sur les rives du fleuve Ogooué et des lacs environnants. Celle-ci semble se révéler à travers l’histoire des faits qui caractérisent leurs différentes migrations et les contacts avec leurs voisins. C’est donc l’histoire de leurs implantations et de leurs frontières territoriales antérieures et finales. Ainsi, nous envisageons d’étudier l’histoire des différents processus d’appropriations et d’expropriations territoriales des Galwa. Ceux-ci semblaient souvent constitutifs de crises et de contentieux fonciers entre autochtones et allochtones. Cependant, ce pan important de l’histoire des Galwa ne saurait être bien compris si l’on ne définissait pas d’abord leur perception du territoire et des frontières. Comment les Galwa s’identifiaient-ils à un territoire ?
I- Identité galwa, territoires et frontières :
Il est peu probable de parler d’identité d’un peuple sans l’inscrire dans un espace précisément circonscrit par ses frontières. Cette relation essentielle est affirmée par P. Boilley lorsqu’il dit :
« L’existence des frontières, aspect particulier de l’enferment colonial, a suscité et suscite toujours de nombreux débats scientifiques pour lesquels un historien de l’Afrique, du Sahel et du Sahara ne peut manquer d‘intérêt » .
L’histoire des Galwa est donc révélatrice d’une colonisation permanente de nouveaux territoires. Mais cette ambition fut chaque fois contrariée par l’opposition des autochtones. Il en résulta des changements successifs de territoires consécutifs à des conflits avec respectivement les peuples des Okandè, des Gisir, des Akèlè et des Ajumba . Il importe d’examiner l’histoire des enjeux liés à l’appropriation d’abord et à l’identification ensuite à ces territoires.
Identité galwa et invention de la notion de territoire :
Si le souvenir d’une cohabitation territoriale des Mpongwè avec les Okandè (sous-groupe du peuple Okandè ancien), selon les différentes classifications des linguistes , reste présent chez les Galwa, celui-ci paraît, en revanche, très lointain. Ainsi, à en croire Joseph Revaza :
« Alors qu’ils étaient dans la forêt là-bas […], ils eurent un enfant […]. Il s ‘appelait Kega, dès sa naissance, il était guerrier […]. Avant les Galwa ne connaissaient pas les fétiches. Ils les ont connus au contact des Okandè et des autres peuples […].
Lors d’une promenade dans son village Kega rencontra deux guerriers : Haho et Hiho, malheureusement le nom de ce peuple m’échappe. Ce peuple fut le premier à se battre avec les Ngwe-Myènè. Ce fut notre première bataille. Aujourd’hui lorsque vous entendez Haho et Hiho, il faut dire qu’il y a un contentieux.
Lorsque Kega fut sur le point de vaincre Haho, celui-ci fit appel à Hiho. Ils se battirent avec Kega, le guerrier Edongo et Ombèkè[…].
Kega vit que ses guerriers étaient désemparés, il leur dit :
’’Quand les choses se gâtent, on trouve son salut dans ses pieds (dans la fuite) …Eparpillez-vous, je suis battu […].’’
Ce guerrier fut tué par Haho et Hiho. C’est ainsi que nous nous dispersâmes et quittâmes la forêt à Kume, à Azuga et Kega, les petits fils des chimpanzés et des gorilles » .
Ce récit, unique dans la recension des sources orales inhérentes à cette période, relaterait le mythe de la fin du nomadisme et du début de la sédentarisation des Galwa. Partis de la forêt, où ils semblaient vivre dans des campements (ilako), Kega chef supposé des Galwa aurait créé un village (nkala) aux côtés des Okandè. Si l’on ne peut localiser aujourd’hui dans la carte du Gabon, précisément, cet habitat ancien, on note, cependant, que les Okandè n’abandonnèrent pas totalement cette région. Ils y vivent encore aujourd’hui, au-dessus de la boucle de l’Ogooué, dans la forêt de la Lopé, non loin de la ville de Booué, située dans la province gabonaise de l’Ogooué-Ivindo .
Obligés de partir de ce pays originel, les Galwa, quant à eux, relatent qu’ils auraient été combattus, en dépit de la présence de leur héros mythique Kega, par un peuple plus puissant et qui serait celui des Okandè, représenté par Hiho. Celui-ci aurait été aidé par un voisin appelé dans le texte Haho. On répertorie chez les Tsogo les mots Hiho et Haho, notamment à travers les termes d’adresse hiho/hiha/hiya (mère) et mohiho/mohiha/ mohiya :’’fils de la mère’’. A ce sujet, Léopold Codjo Rawambia observe, quant à lui, que :
« Les clans okandè Mohivo et Mohiva ressemblent, c’est le moins qu’on puisse dire, aux noms des guerriers Hiho et Haho, les vainqueurs de Kega (guerrier Galwa).
Le clan Akandè chez les Galwa (disparu il y a fort longtemps) montre qu’il y a des raisons de croire que les Okandè d’aujourd’hui viennent des Akandè d’hier » (sic) .
Ainsi, par exemple ces références à Kega et moyiya, d’une part, et ces noms des arbres Kume, Azuga, encore présents dans les appellations des essences de la forêt, en pays galwa, feraient donc partie des éléments constitutifs du mythe, rappelant également l’un des environnements originels le plus mémorisé et à la source de l’identité du peuple Galwa. Néanmoins, il importe de le rattacher, d’abord, à celle du peuple originel des Ngwe-Myènè et, par ricochet, à ce peuple originel des Okandè - les Galwa recensant parmi leurs clans disparus, celui des Akandé. A ce propos, dans un premier récit recueilli auprès de Joseph Revaza, celui-ci affirme :
« A l’origine, ce sont les Akande qui avaient le pouvoir. Tous les clans que nous avons maintenant n’existaient pas » .
Et dans un deuxième :
« Ce sont les Akande (probablement Okandè) qui furent les responsables de la lignée Ngwe-Myènè… » .
En revanche, il n’est pas sûr que chaque fois que s’était opéré, dans ce clan Okandè originel, une scission de la parenté suivie d’un changement territorial de l’une ou plusieurs de ses composantes, qu’il y ait toujours eu un conflit armé avec des pertes humaines. Sinon, dans l’affirmative, celles-ci pourraient se concevoir comme la soustraction des effectifs globaux du groupe, due au départ massif d’individus désormais acquis à la cause du groupe dissident.
S’agissant de l’identité précise de leurs oppresseurs, supposée dans ce récit être les Okandè anciens, les Galwa auraient pu, d’une part, la confondre également à celle de l’un ou l’autre des autres sous-groupes okandè. Il s’agirait, dans ce cas, des Simba, des Pové ou des Apindji Kota-Kota – vivant encore dans ce territoire originel- ou des Apindji et des Tsogo, quant à eux, actuellement implantés sur les bords de l’affluent de l’Ogooué de la Ngounié.
Ils auraient pu, d’autre part, citer les Enenga, sous-groupe ngwe-myènè, situés géographiquement à côté du territoire des Galwa. Pourtant, leur évocation dans leurs sources orales n’est corrélée qu’avec des événements ultérieurs et consécutifs à la période de la traite des esclaves outre-Atlantique et du commerce avec les Européens (au milieu du 19ème siècle). De plus, il est dit volontiers des Enenga qu’ils sont descendants des Okandè , alors que le doute s’installe dès qu’il s’agit des Galwa. Faudrait-il attribuer ce ressentiment au fait que les premiers n’auraient fait que suivre le cours de l’Ogooué et s’installer directement en aval du pays originel. Pour les Galwa, en revanche, le fait d’avoir esquissé un grand détour par le bassin de l’affluent de la Ngounié et par les rives du lac Onangé, avant de s’en rapprocher, leur aurait-il été préjudiciable ? Nous pensons plutôt que tous ces peuples faisaient partie d’un peuple souche, supposé des Okandè anciens.
Le reste des autres sous-groupes présumés appartenir au moins, au peuple Ngwe-Myènè et, au plus, au peuple Okandè s’est vu obliger à la scission et donc à exécuter, à leur tour, leur programme migratoire vers d’autres territoires. Les Tsogo, les Apindji et une partie des Pové, classés par les linguistes dans le groupe Okandè actuel, par exemple connurent le même destin . Ainsi, dans un espace restreint et morcelé en une mosaïque de micro-territoires, sous l’effet des antagonismes locaux et/ou de la pression démographique intra ou interethnique, l’expropriation ou le changement de territoire est possible. La notion essentielle de l’unicité du territoire, caractéristique de l’Etat moderne occidental importé en Afrique est ignorée dans les sociétés segmentaires. Chez les Galwa, le territoire est très réduit, épars et presque toujours encastré dans des circonscriptions territoriales de même type, mais qui appartiennent chacune à diverses communautés culturelles.
Identité galwa et frontières :
Il semble que le principe d’intangibilité des frontières territoriales n’ait pas été autrefois observé par les Galwa. La tentative de violation des frontières territoriales gisir par les Galwa et ses conséquences restent profondément inscrites dans leur mémoire collective. Au point de défrayer la chronique, dans les années 1950, quant à savoir si les Galwa ne sont pas tous des rejetons du peuple Gisir. Mais deux autres épisodes de cohabitation analogues avec les Akèlè et les Ajumba sont aussi d’un intérêt historique indéniable, pour soutenir la comparaison. Ceux-ci sont plutôt évoqués dans les sources orales en termes de conflits frontaliers, de rapports matrimoniaux ou de désir de satisfaction de besoins économiques.
Conflits frontaliers, diplomatie et cession de territoires :
Pour traiter cette question du conflit galwa-gisir, il importe d’examiner les sources orales disponibles uniquement chez les Galwa - les autres n’en parlent pas. Ainsi, pour Auguste Allela :
« Il y a eu une grande bataille quand les Galwa arrivèrent au grand lac. Il naquit un homme aussi vilain qu’un gorille ; son nom était Odi, c’était un grand guerrier. Autour de son village il avait fait une grande barrière en bois de parassolier, afin de protéger son peuple, pour que si les Eshira viennent pour la guerre, ils ne puissent pas rentrer dans le village. C’est pourquoi il y a une devise qui dit : ‘’je retourne dans la barrière en bois de parasolier d’Odi ».
Odi était un homme, c’est lui qui a protégé ses hommes (son peuple) avec […] une barrière. Nous nous sommes battus avec les Eshira […], lorsque nous sommes arrivés chez eux ils n’ont pas voulu nous laisser passer…
Quand les Galwa habitèrent à côté des Gisir, ces derniers avaient un grand guerrier du nom de Mungengi bia ni Pango, un très grand guerrier qui faisait des misères aux Galwa pendant ces batailles » (sic) .
Dans ce récit, il est fait mention d’une guerre entre les Galwa et les Gisir (Eshira) dès leur arrivée sur les bords d’un grand lac. S’agirait-il du lac Onangè actuel ? Autrement dit, il n’y a pas de grand lac dans le pays Gisir qui nous permette d’y localiser le lieu du théâtre de ces opérations militaires galwa-gisir ; pour qu’on y opposât à ce lieu deux guerriers respectivement appelés Odi et Mungengi ni Pango. Bien que le chef Odi soit resté dans la mémoire collective galwa comme celui qui les protégea dans une barrière de parassoliers (arbre du Gabon) contre l’ennemi, il demeure que cet événement aurait eu lieu plutôt avant leur arrivée sur les rives du lac Onangè. Cet espace, mal déterminé par Auguste Allèla, est, en revanche, plus précisé, pour Jean-Marie Mpira :
« Lorsque les Galwa sont arrivés à l’endroit qu’ils ont appelé Tomba qui n’était pas loin de Bule chez le peuple Gnangui et Magwango, celui-ci voulait la guerre aux Galwa, mais ces derniers firent un ‘’fétiche’’ qui fit que les Gnangui ni Magwango (Gisir) ne les virent pas ou plutôt les oublièrent. Le roi Galwa fatigué par les guerres et par les pertes humaines fit sortir la marmite du Mbunda, afin qu’il passe à cet endroit sans trop de dégâts […]
Vous ne pouvez pas passer si vous ne donnez pas beaucoup de sang, ce n’est qu’après que leurs ‘’fétiches’’ accepteront de vous laisser passer. Le chef guerrier s’appelait Onguengue Bia ni Pako » .
Ainsi, au-delà de l’amplification probable des événements et du caractère belliqueux des guerriers, aisément confondu à la férocité des chimpanzés, nous sommes édifié sur l’identification des deux toponymes Tomba et Mbulè. Ils apparaissent dans les sources galwa, gisir et des peuples voisins, iveyia et ivili . Si Tomba est le nom considéré par les Galwa comme celui du premier village, créé à leur implantation finale sur les rives du lac Onangè, Mbulè au contraire est resté le nom des monts qui longent les rives de l’affluent de la Ngounié, dans l’actuelle ville de Fougamou : Mukumu na Bwalè/Bwali. Ce nom décomposé donne Mukumu et Bwalè/Bwali et signifie respectivement rassemblement et douleur. Ceux-ci seraient donc deux noms de villages gisir donnés, par la suite, à ces deux montagnes juxtaposées, sorte de frontière territoriale naturelle du pays Gisir. A ne pas franchir par les Galway, au risque d’en payer le prix ou d’en souffrir.
En réalité, cette violation des frontières territoriales du pays gisir aurait débouché sur un conflit sanctionné par plusieurs pertes humaines. Elles auraient été pondérées par le recours à la pratique religieuse du Mbunda . Autrement dit, nous sommes en présence, avant la lettre, du maintien du sacro-saint principe de l’intangibilité des frontières, en Relations Internationales, et souvent source de contentieux et de taxation. Dans ce cas, ceux-ci furent négociés par le biais d’une diplomatie fondée sur le sacrifice :
« Lorsqu’ils leur demandèrent de les laisser passer, les Gisir voulaient en contre partie des personnes qu’ils allaient sacrifier […]. Plutôt des femmes en grossesse, trente femmes par jour et pendant six jours. Ces femmes étaient tuées dans la rivière où le chef guerrier Eshira (Gisir) Onguengi Bia Ni Pako avait mis ses talismans qui protégeaient les Nyangui ni Magwangu (Gisr), talismans qui avaient besoin de boire du sang pour laisser passer les Edongo et les Ombèkè… » .
Les deux peuples auraient, en conséquence, procédé à des pratiques rituelles nécessitant de nombreux sacrifices humains sur les rives de la Ngounié, précisément à Mbulè. On garde, jusqu’à ce jour, le souvenir d’y loger des génies dangereux : Ce sont les chutes appelées ’’Samba na Magotsi’’. Bien que cette perception encore vivace ait été autrefois un enjeu géopolitique et religieux tangible chez les Gisir, elle semble avoir été, néanmoins, instrumentalisée pour monnayer la cession de portions de territoires et en dicter les frontières. D’autant plus que pour P. Boilley :
« Toutes les frontières ont une histoire, elles sont le résultat d’une volonté humaine et d’un choix politique […]. Toutes les frontières sont arbitraires, car il est rare qu’elle fassent l’objet d’un plébiscite local et populaire » .
On a pu également l’observer au moment de l’implantation finale des Galwa sur les rives du lac Onanguè. Ainsi, Pour Auguste Alléla :
« Quand nous sommes arrivés ici (dans cette région) nous avons trouvé les Akèlè, mais ne nous entendions pas avec eux. On se battait tout le temps en nous tirant dessus avec des fusils, il y eut souvent des morts. Ils avaient envie de nous chasser d’ici, mais ils ne le purent pas, car il y avait des vrais hommes. C’est pourquoi nous avons pu rester ici »
.
D’abord, l’utilisation du fusil paraît abusive. Il n’est pas certain qu’il faisait partie déjà de l’armement militaire des deux belligérants. Ensuite, s’il l’avait adopté à l’arrivée des compagnies commerciales européennes, au XIXè siècle, leurs représentants dans la région auraient été directement ou indirectement témoins de ces événements. En outre, il semble manifeste que le pays qu’occupe les Galwa à leur arrivée sur les rives du lac Onangè ne fût pas désert. Ce sont les Akélé qui en furent les autochtones. L’installation des immigrants galwa s’opéra, en réalité, non seulement dans des espaces interstitiels, sans l’accord des Akèlè, mais aussi grâce à leur opiniâtreté. C’est pourquoi, l’hypothèse de Joseph Revaza, selon laquelle :
« Lorsque les Galwa sont arrivés dans la région du lac Onangué, nous nous sommes battus avec les Akèlè.
Mais les Akélé les ont attaqués par surprise. Pour dire vrai nous sommes arrivés ensemble, mais ils plongèrent les doigts dans l’eau, et comme ceux-ci y rentraient tout entier, ils se rendirent compte qu’ils pouvaient se noyer et regagnèrent la terre ferme… » .
paraît discutable. Dans la mesure où celle-ci sèmerait le doute et ouvrirait la voix à la remise en cause du principe d’autochtonie, encore très présent dans les attitudes quotidiennes liées au positionnement territorial et politique actuel des ayants droit akèlè. En outre, ceux-ci n’auraient pas pu choisir de vivre dans un écosystème lacustre sans pouvoir s’y adapter auparavant et, donc, y puiser leurs moyens d’existence. Dans ces conditions, défendre leur autochtonie dans ce territoire, au prix de la perte de leurs vies, revient à établir au sens de F. barth :
« des frontières sociales, bien qu’elles puissent avoir des contreparties territoriales .
En réalité, les Galwa entrent en conflit avec les Akèlè comme avec les Gisir d’ailleurs parce que, s’opère :
« une dichotomisation des autres comme étrangers, comme membres d’un autre groupe ethnique […], des limitations dans la compréhension commune, des différences dans les critères de jugement des valeurs et des actes, et une restriction de l’interaction aux seuls secteurs présumés offrir des possibilités d’intercompréhension et d’intérêt mutuel.
Ceci permet de comprendre une forme de maintien des frontières, par lesquelles persistent les unités et les limites culturelles. Les processus de maintien des frontières ethniques se produisent aussi dans des situations de contact social entre des individus de cultures différentes » .
L’expression de la différence culturelle la plus manifeste, dans ce cas, est caractérisée par l’absence de communication langagière entre le Galwa (Exalwani), le Gisir (Xisir) et l’Akèlè (Akɛlɛ) et de cohabitation dans les mêmes villages. En revanche, est répertoriée une juxtaposition de villages galwa et akèlè, le long de l’Ogooué, Ewonjo-Neηge (Galwa) et Evouηga (Akèlè), actuelle ville de Lambaréné, Ompomona (Galwa) et Pareil (Akèlè), et sur les rives du lac Onangé, Nombédouma (Galwa) et Soloηgwè (Akélé), Rendouηgou (Galwa) et Mpiviè (Akèlè).
Il reste à s’interroger pourquoi aurait-on particulièrement choisi de sacrifier des femmes enceintes ?
Cette dernière allusion n’aurait-elle pas été motivée par des nécessités ou des intérêts démographiques ? Si telle est l’hypothèse à retenir, faudrait-il finalement soutenir qu’il y ait eu guerre véritable ou simple contentieux entre Galwa et Gisir sur la politique de gestion de leurs effectifs démographiques respectifs ?
Pour nous éclairer, examinons maintenant ce que nous disent les informatrices Henriette Atonda et Philomène Osalala :
« Le peuple appelé Edongo (ancien nom des Galwa) quand il vint, il se maria avec les Gisir, il habita dans les villages gisir, il se battit avec eux […]. Beaucoup de Gisir sont Galwa » .
Ce faisant, pourrait-on affirmer que les Galwa auraient, après leur installation vraisemblablement conditionnée par un contrat avec les Gisir, d’abord cohabité paisiblement avant d’achopper sur la nature de l’identité qu’auraient dû prendre leurs descendants communs - en nous fondant sur l’allégation du sacrifice « des femmes en grossesse » ? Celles-ci symboliseraient-elles la procréation et surtout garantiraient-elles la continuité du groupe de descendance dans ces deux sociétés régies par la matrilinéarité ? Dans l’affirmative, comment auraient elles assuré cette continuité, chacune en sa faveur, sans contentieux, puisque leurs enfants auraient été obligés de s’identifier prioritairement à leur lignée maternelle ? Dans ces situations de crise, comment les Galwa auraient-ils garanti leur subsistance ?
II- Identité galwa, conflits frontaliers, ressources géopolitiques et économiques :
La guerre des Galwa et Ajumba est l’un des derniers épisodes majeurs de l’histoire des rapports entre ces deux peuples. Il est intéressant d’en cerner les enjeux et les conséquences de la tentative d’annexion du village ajumba d’Arevoma par les Galwa. En effet, si l’on se réfère, par exemple, au récit de l’informateur galwa Joseph Ozoungè :
« Le peuple ajumba est un peuple qui aime les conflits. Arrivés ici ils se sont encore battus avec les Galwa » ,
on pourrait être tenté d’emblée de croire que cette guerre fut une guerre d’occupation de l’ile d’Ewonjo-Neηge (ou tête de l’ile), actuelle ville de Lambaréné, à l’instigation ’’des belliqueux ajumba’’, par ailleurs accusés d’être toujours responsables de conflits interethniques (avec les Mpongwè et les Oroungou). Mais cette allégation ne tient pas, dans la mesure où les Ajumba sont présentés comme les envahisseurs d’un territoire occupé par les Galwa. Cette hypothèse de Joseph Ozoungè est irréaliste et contredite d’ailleurs par les conclusions de Léopold Codjo Rawambia qui affirme ceci :
« Parmi les motifs de cette guerre […], la volonté des Galwa d’être les maîtres d’une région qui appartenait aux Seke et dans une moindre mesure aux Ajumba puisqu’ils sont arrivés en même temps que leurs protecteurs […]. Il apparaît que la seule volonté d’asservir et d’annexer le petit groupe d’Ajumba prévalut » .
D’abord, si les Ajumba, alors, vivaient dans cette île et sous tutelle des Seke, ce pays appartiendrait davantage aux ’’suzerains’’ seke (’’protecteurs’’), tels que les présente L. Codjo Rawambia. De plus, stratégiquement et pour une meilleure conquête de ce territoire, les Galwa auraient donc dû combattre directement les propriétaires indiqués, c’est-à-dire les Seke.
Ensuite, si les sources orales propres aux Ajumba et Seke établissent que ces deux peuples ont migré ensemble, depuis la région de la rivière de la Rèmbouè , géographiquement située dans la province actuelle de l’Estuaire du Gabon, elles n’attestent pas pourtant de la domination de l’un sur l’autre. D’ailleurs si cela avait été le cas, le statut par exemple de ’’suzerain’’ des Seke les aurait obligés d’assister logiquement leurs protégés ajumba, en essayant de suivre la présentation de L. Codjo Rawambia. Or il n’en est rien, dans la mesure où tout en occupant encore aujourd’hui un pays réduit à un village, Ntchoninkala, bridé entre les pays respectifs des deux belligérants galwa et ajumba, aucune source de ceux-ci, voire des Seke, jusqu’ici collectée n’implique explicitement le troisième acteur Seke. C’est pourquoi, nous retenons contradictoirement, si l’on en croit l’informateur ajumba, Théophile Nkolo, que les Galwa :
« provinrent de l’amont, de Lambaréné, des lacs après s’être multipliés […]. Ils vinrent les combattre […].
Nkomb’Ademba n’était qu’un enfant. Il régna plus tard… » .
Ainsi, les Galwa s’étant déjà implantés dans cette île d’Ewonje-Neηge, préalablement désertée à la fois par les Seke et les Ajumba, pour s’installer respectivement aux villages Ntchoninkala et Arevoma, à la recherche d’un nouvel espace vital, il convient de relever cette grave confusion sur la localisation du lieu du conflit. Celui-ci nous paraît moins être l’île d’Ewonjo-Neηge que le village d’Arevoma. Bien que Léopold Codjo relève l’abandon du site de cette île, à l’issue de la guerre, sans nous informer, en revanche, sur leur nouvelle destination. Or ce déficit est comblé par les sources orales ajumba - parce qu’il n y a pas eu plusieurs guerres, mais une seule avec vraisemblablement très peu d’escarmouches. Celles-ci rapportent qu’à cause de ce conflit, les Ajumba stratégiquement s’obligèrent de quitter leur village Arevoma pour aller habiter aux côtés des autres clans ajumba, déjà implantés sur les rives du lac Azingo. Quand le calme fut revenu, ces réfugiés retournèrent au village Arevoma. Et, l’autorité politique et administrative passa du clan des Ayoxeri au clan des Ajavi .
Sur le plan géopolitique et économique, il importe de souligner le lien entre ce conflit d’extension frontalière et les questions de logistique de la subsistance des Galwa, surtout historiquement habituées à vivre des ressources halieutiques lacustres - le fleuve Ogooué étant nettement moins poissonneux et exploitable seulement au plus 4 mois sur 12 par an. A en juger par la situation géographique de leurs implantations antérieures à l’île en question, chaque village galwa se situait toujours à proximité d’un lac : on répertorie ainsi les couples ‘’village-lac’’ suivants : Nombéduma-Onange, Ompomona-Evaro, Oronga- Nkèniè, Ntchatanga-Womboliè, etc.
Tel n’est pas le cas, en revanche, de l’ile d’Ewonjo Neηge, où les lacs les plus proches sont Zilè, Dégéliè et Wambè et qui appartenaient respectivement aux Enenga, Seke et Ajumba. Les Galwa d’Ewonjo Neηge semblent donc avoir choisi d’attaquer les Ajumba probablement plus vulnérables, pour les exproprier du lac Wambè. Il convient de noter qu’un compromis sur sa gestion semble avoir été trouvé, à l’issue de ce conflit galwa-ajumba. Jusqu’à plus ample informé, Wambè, territorialement divisé en deux, est le seul cas, des lacs de la région, exceptionnellement tributaire de la double tutelle, en l’occurrence, des Galwa et des Ajumba. Il n’est donc pas exagéré d’avancer que la tentative d’annexion du territoire ajumba, à l’origine de cette guerre, aurait été essentiellement motivée par les ambitions géopolitiques et économiques galwa : la quête des ressources du lac pour leur subsistance. Mais à quel moment avait eu lieu cette guerre ?
Dans son estimation de la période de ce conflit, Léopold Codjo Rawambia semble accréditer la thèse selon laquelle elle se produisit sous le règne du roi galwa, Nkomb’Ademba, situé entre 1870 et 1874 . Or il est manifeste que la deuxième moitié du XIXe siècle est la période la plus décrite de l’histoire précoloniale des Galwa, à la fois par les explorateurs et les missionnaires protestants. Nulle part, il n’est fait mention de cette guerre, alors que la description, par exemple, du pays, des hommes et de la gestion du royaume des Galway, par le ’’roi’’ Nkomb’Ademba jusqu’à sa mort, en 1874, y sont abondamment relatées. En outre, pour se distinguer le ’’roi’’ Nkomb’Ademba, très fier de sa fonction et ami des explorateurs français, le Marquis de Compiègne et Alfred Marche, si l’on en croit ces auteurs , n’aurait pas pu dissimuler certains hauts faits historiques de son règne à ses hôtes.
En 1818, il convient de relever d’abord que, lorsque T. E. Bowdich fait sa recension et description des villages de l’estuaire et de l’intérieur du Gabon, il souligne déjà l’existence, sur les rives de l’Ogooué, du village ajumba d’Arévoma (1815), c’est-à-dire un demi-siècle environ avant l’avènement du ’’roi’’ Nkomb’Ademba .
Ensuite, en 1874, le Pasteur américain Robert Hammill Nassau dans son ouvrage intitulé ‘’My Ogowe’’ raconte sa rencontre avec un Ajumba nommé Anege dans une pirogue chargée de bananes plantains en train d’aller les vendre à Lembareni, actuelle ville de Lambaréné . Lembareni, toponyme sans conteste donné par les Galwa, Anege n’aurait vendu sa banane qu’à ceux-ci. Autrement dit, ce commerçant ajumba n’aurait pas pris cette initiative, en toute quiétude, si on était encore en période de conflit ou de suspicion entre les deux peuples en question.
Eu égard à ces données, on peut affirmer que cet épisode n’aurait pas pu avoir lieu à l’île de Lembareni, mais à Arevoma à une période, en tout cas, antérieure au règne du roi Nkomb’Ademba (Circa 1870) et pourquoi pas à l’arrivée de Edwards Th. Bowdich en pays des Ajumba, en 1815.
Conclusion :
Pour conclure, les Galwa, sous groupe du peuple ngwé-myènè auraient vécu sur le territoire des Okandé anciens, dans la province du Haut-Ivindo du Gabon actuel ? Ils auraient également séjourné dans la région de Fougamou actuelle, avant que leur migration n’eût atteint les rives du lac Onanguè, la ville de Lambaréné et sa région, lieux de leur implantation finale. La chronologie des occupations territoriales paraît difficile à déterminer. A moins que celle-ci soit révélée par les fouilles archéologiques. A ce sujet, Bernard Clist affirme que :
« C’est vers 4000 BP que se détache du tronc commun l’ensemble Galwa/Myene /Tsogo » .
Cependant, ce temps trop lointain nous amène à dire, comme dans l’article intitulé Sources orale et Identité des Galwa :
« Vouloir donner une chronologie même relative à des faits rapportés par les traditions orales, en les insérant absolument dans la période des découvertes ou de la colonisation, n’est plus aujourd’hui aisé avec l’apport des nouvelles technologies de computation. Certains faits auraient longtemps avant pu se produire » .
Très tôt, les Galwa comme les Orougou et les Nkomi participèrent à l’histoire du commerce des esclaves avec les autres populations environnantes, en restant fixés sur les territoires qu’ils habitent encore aujourd’hui. Les Galwa auraient, par conséquent, occupé leur territoire actuel de la ville de Lambaréné et sa région longtemps avant sa colonisation « par la France, suite au traité de 1872, entre le roi galwa Nkomb’Ademba et le Contre-Amiral français Couriault du Quiliot .
Sources et Bibliographie
I-Sources orales :
Allèla A., « Histoire des Galwa », texte n° III, recueilli le 06/06/61 par Herbert Pepper, traduit par Dunos,transcrit par Codjo Rawambia L., né en 1876, clan Avanji-Ajavi, Corpus in Codjo Rawambia L., 1993, p. 494-500.
Atonda H., « Histoire des Galwa », texte n° 1, recueilli le 25/08/89 au quartier Château d’Eau, Lambaréné, clan Avèmba, née en 1890, Corpus in Codjo Rawambia L., 1993, p. 550-557.
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