Daniel Mengara  / Idées
Brice Clotaire Oligui Nguema ne sera jamais un président légitime
Publié le : 14 avril 2025 à 14h00min | Mis à jour : il y a 4 jours
Brice Clotaire Oligui Nguema ne sera jamais un président légitime. Photo: Droits réservés/Gabon Intelligent

Brice Clotaire Oligui Nguema ne sera jamais un président légitime. Photo: Droits réservés/Gabon Intelligent

Derrière la façade d’une élection saluée par le régime, se cache une vaste entreprise de manipulation électorale. Une victoire préparée d’avance n’a ni valeur, ni légitimité.
Alors que certains médias et réseaux sociaux s’enflamment autour de ce qu’ils qualifient de « victoire écrasante » de Brice Clotaire Oligui Nguema, il est impératif de rappeler une vérité fondamentale : une victoire fabriquée n’est jamais une victoire légitime.
Certains partisans d’Oligui Nguema, dans une euphorie aveuglée, avancent deux (...)


Alors que certains médias et réseaux sociaux s’enflamment autour de ce qu’ils qualifient de « victoire écrasante » de Brice Clotaire Oligui Nguema, il est impératif de rappeler une vérité fondamentale : une victoire fabriquée n’est jamais une victoire légitime.

Certains partisans d’Oligui Nguema, dans une euphorie aveuglée, avancent deux arguments principaux : une mobilisation exceptionnelle des électeurs, disciplinés et sans attente de contrepartie, ainsi que la tenue de ce qu’ils considèrent comme la « première élection libre et transparente depuis 56 ans ». Un tel enthousiasme révèle moins une conscience politique éveillée qu’une cécité volontaire et inquiétante. Car si l’on suit cette logique biaisée, faudrait-il alors effacer de la mémoire collective l’espoir immense suscité en 1993 par les premières élections pluralistes post-conférence nationale ?

Une farce électorale déguisée en démocratie

Il ne suffit pas d’installer des urnes et de filmer des files d’attente pour prétendre à une élection libre. La démocratie ne se résume pas à l’image d’un peuple docile au jour du scrutin. Elle commence bien en amont, dans l’ouverture du jeu électoral, dans l’équité des règles du jeu, dans la liberté laissée aux adversaires de se présenter et de faire campagne.

La mise à l’écart des candidats sérieux, les tentatives d’achat de conscience, les réformes constitutionnelles orientées, les pressions politiques en amont : tout cela constitue une trame bien rodée d’un scrutin verrouillé, prémédité, frauduleux.

Je le dis sans détour : Oligui Nguema a triché. Il a préparé sa victoire comme on prépare un match truqué, en éliminant d’avance ses concurrents et en disposant sur le ring des adversaires factices, dociles ou achetés.

Une offre indigne révélatrice de la supercherie

Le Congrès des Citoyens Libres, dont je suis le fondateur, en détient la preuve. Notre candidat, M. Alain Wilfrid Boucka, a reçu, via un émissaire du ministère de l’Intérieur, une offre de financement de sa campagne en échange d’une reconnaissance anticipée de la victoire d’Oligui Nguema. Une offre inacceptable, révélatrice du cynisme du pouvoir en place. Combien d’autres soi-disant candidats d’opposition ont accepté de jouer ce rôle de figurants ?

Qu’un régime en soit réduit à tenter d’acheter ses adversaires prouve une chose : il n’a pas confiance en sa propre légitimité.

Une imposture dans la lignée des pires dictatures

Comparer cette situation à d’autres régimes totalitaires n’a rien d’exagéré. Comme Staline en son temps, Oligui Nguema tente de se bâtir une popularité à coups de scores truqués et de mises en scène démocratiques. Le Gabon ne mérite pas de devenir le théâtre d’une résurrection stalinienne. Et si certains veulent croire à cette mascarade, je ne ferai jamais partie de cette illusion collective.

Non, Oligui Nguema ne sera jamais un président légitime. Il restera, dans l’histoire, comme le produit d’un système qu’il perpétue avec zèle, en y ajoutant sa propre touche d’opportunisme autoritaire.

Je refuse cette imposture. Et je le répète ici, haut et fort :
Oligui Nguema ne sera jamais un président légitime. Jamais.