Paulette Missambo est elle aveugle ? . Photo: Droits réservés/Gabon Intelligent

Le week-end écoulé Paul-Marie Gondjout a inauguré sa permanence politique, qui se situe à l’ancien siège du parti, selon lui le bâtiment devrait permettre de promouvoir au maximum le parti. Si l’initiative va dans le sens de dynamiser la vie politique de l’opposition qui est si souvent moribonde, il n’en demeure pas moins qu’elle suscite beaucoup de questions.

Des questions sur l’initiative de Paul-Marie Gondjout

Aujourd’hui Paul-Marie Gondjout est conseiller municipal de la ville de Lambaréné et c’est dans la même ville qu’il est candidat aux élections législatives pourquoi alors sa permanence politique vient à se trouver à 300 kilomètres de son fief ? Autre fait curieux et gênant, pourquoi sa permanence politique se situe sur ce qui était le siège de la l’Union Nationale du temps où le beau-père de Paul-Marie Gondjout était président dudit parti ? Il n’y a -t-il pas un risque que les militant.e.s y voient une deuxième antenne de l’Union Nationale ? Paul-Marie Gondjout n’a-t-il déjà pas installé un bicéphalisme de faits au sein du parti ?
Le diable se trouvant dans les détails, on peut s’étonner que Paul-Marie Gondjout n’ait pas invité la présidente de son parti pour cette inauguration ou l’un des vice-présidents.

Les partis politiques passent de dynamiques à moribonds en commençant par une phase de bicéphalisme

L’histoire politique du Gabon depuis 1990, on la connait tous, tous les grands partis de ce pays sont morts en partant d’un bicéphalisme. On connait l’histoire de mort par bicéphalisme et des tendances irréconciliables. Il faut se souvenir qu’Adrien Nguema Ondo, Simon Oyono Aba’a, Jean-Pierre Nzoghe Nguéma, ont achevé le MORENA en créant chacun une mouvance aujourd’hui les miettes du mouvement de la gare routière sont aux mains du vieux lutteur Bengone Nsi. Le RNB de Mba Abessole et de Pierre Kombila est mort après le bicephalisme qu’il y a eu à sa tête. L’empoignade entre Benoit Mouity Nzamba et Me Ndaot ont eu raison du PGP, l’UPG a connu le même sort et n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même.
Il est donc clair que pour qui connait la vie politique Gabonaise, l’acte de Paul-Marie Gondjout est une épée de Damoclès posée sur la tête du parti. Je vois d’ici là M. Paul-Marie Gondjout arguer une simple stratégie politique pour celui dont on peut déjà imaginer, la candidature à l’investiture pour la présidentielle de 2023. Mais dorénavant le temps de l’UN est compté, si Paul-Marie Gondjout n’est pas investi candidat de l’UN en 2023, on peut prédire que sa nouvelle permanence politique sera le siège de son nouveau parti qui sait peut-être renaissance de l’UGDD de son beau-père.

Toujours se méfier des évènements de l’opposition gabonaise couverts par Gabon TV

D’ailleurs Gabon TV qui ne couvre jamais les évènements de l’opposition gabonaise sauf pour en faire ses choux gras s’y est rendue preuve que l’odeur du soufre est arrivée jusqu’Ali Radjoumba.
Si on peut légitimement se poser des questions sur la trajectoire de Paul-Marie Gondjout depuis sa défaite pour prendre les rennes du parti, on peut également s’interroger sur Paulette Missambo qui laisse faire et qui n’a pas su faire de la place à son challenger. Après une élection qui s’est jouée à quelques voix, il aurait été logique de ménager le vaincu en lui proposant un poste de vice-président et en intégrant à l’organigramme de l’équipe dirigeante, les personnes qui ont perdu pour éviter ce qui se voit de plus en plus comme le nez au milieu du visage.

Nous ne sommes pas des mercenaires n’en déplaisent à certains

Cet article est tout sauf une attaque contre Paul-Marie Gondjout mais une analyse de la rédaction Gabonitelligent, nous pouvons nous tromper, d’ailleurs pour la vie démocratique nous espérons nous tromper.

« Il existe une loi politique et peut-être naturelle qui exige que deux voisins, forts et proches, quelle que soit leur mutuelle amitié au début, finissent toujours par en venir à un désir d’extermination réciproque ». Fiodor Dostoïevski